« Bleu » présente un jardin, un jardin qui espérons-le n’aboutira pas à une fiction, vouée à rester virtuelle, seuil où nous nous en tenons trop souvent à force de vouloir tenter des scénarios irréalisables. Ce jardin est créé à partir d’éléments réels et de symboles aisément reconnaissables, faits de matériaux nobles et ordinaires. Il changera de forme, impermanent comme l’eau, chaque jour - en fonction de ceux qui le traversent, et de la lumière qui l’éclaire…

Le projet « Bleu » se propose d’explorer des espaces sensibles, philosophiques, symboliques, politiques, en rapport avec une des réalités essentielles de l’expérience humaine : l’eau.
L’eau, au fondement et au cœur des mythes et des religions, source éternelle de vie, ressource naturelle, mais non intarissable, qui dans le désordre du monde finit par faire défaut aux déshérités. L’eau et sa transparence par-dessus tout ; transparence, surface de miroitement, jeux de reflets qui nous laissent entrevoir au-delà des apparences, contempler en profondeur.

Le public est invité à partager cette approche intime, en choisissant au moins une des innombrables manières de décliner le verbe transparaître : apparaître, préfigurer, scintiller, refléter, révéler, briller, rafraîchir, purifier, glisser, passer, naître…

Au bord de l’eau, nous sommes portés à la méditation ; nous prêtons une plus grande attention aux zones cachées de nos pensées. L’imaginaire peut ainsi prendre forme.